Évolution sur 5 ans de l’arthrose fémoropatellaire

L’influence du poids

Publié le 24/09/2015
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Lankhorst N. E. et al. ont utilisé la cohorte « CHECK » pour tenter de mieux caractériser l’arthrose fémoropatellaire (FP). Cette cohorte est constituée de 1 002 patients sélectionnés uniquement sur le critère douleur du genou ou de la hanche. À T = 0,2 et 5 ans, un examen clinique était réalisé et 3 clichés du genou (face, postérieur et incidence fémoropatellaire) définissaient 4 groupes dès T0 : arthrose fémorotibiale (FT), fémoropatellaire (FP), combinée (C : FT + FP), absence d’arthrose radiographique. L’analyse multivariée incluait : sexe, âge, IMC, niveau de douleur initiale, sensibilité osseuse à la palpation, crépitements en flexion prolongée du genou, degré de flexion du genou, grinding test. Les auteurs ont extrait de cette cohorte, les patients ayant initialement une arthrose FP, et ceux sans arthrose et ils ont comparé l’évolution de ces deux groupes à 2 et 5 ans.

Sur les 712 patients inclus, 83 ont une arthrose FP à l’inclusion et se distinguent des patients non arthrosiques par leur phénotype : IMC plus élevé (OR : 1,09 [1,03 ; 1,16], IC : 95 %), âge plus avancé (OR : 1,07 [1,01 ; 1,13]), grinding test positif (1,92 [1,12 ; 3,29]), sensibilité osseuse à la palpation (2,90 [1,09 ; 7,76]). À 2 ans, l’IMC des « arthroses FP » est inférieur à celui des patients devenus « arthrose C ». À 5 ans, un tiers des patients ont développé une arthrose (FP, FT ou C) ; un tiers des patients « arthroses FP » sont restés stables et ont conservé une bonne flexion du genou.

Une sensibilité différente au surpoids

« Cette étude est intéressante, explique le Pr François Rannou, car elle nous permet de distinguer deux grands types d’arthrose FP. Le premier semble évoluer pour son propre compte sans atteindre le compartiment FT. Tout se passe comme si nous étions devant une arthrose localisée au seul compartiment patellaire. Ce sous-groupe semble être beaucoup moins sensible à l’influence du poids. Ces patients ont probablement une dysplasie plus ou moins importante, génératrice de l’arthrose. Le deuxième groupe correspond à des patients qui ont une arthrose FP évoluant vers une arthrose combinée donc généralisée à tout le genou. Ce groupe paraît être plus sensible au surpoids. Il s’agit là davantage d’une maladie liée à l’hyper-contrainte mais sur un genou non dysplasique. Ce ne sont que des hypothèses qu’il serait intéressant de valider. »

D’après un entretien avec le Pr François Rannou

Lankhorst N. E. et al, communication orale 31

Dr Sophie Parienté

Source : Congrès spécialiste