L’implication des généralistes est cruciale pour repérer les patients souffrant d’un mésusage d’alcool. Celui-ci comprend l’usage à risque, l’usage nocif et l’usage avec dépendance. La première forme de mésusage, l’usage à risque, asymptomatique, peut se prolonger pendant une longue période. C’est pourquoi, insistent les recos de bonne pratique de la Société Française d’Alcoologie, il ne faut pas attendre l’apparition des signes d’appel mais il faut y penser lors de l’examen de routine, lors de la prescription d’un médicament connu pour interagir avec l’alcool (antibiotiques, benzodiazépines etc.), chez les personnes à haut risque de consommation alcoolique excessive (fumeurs, adolescents, jeunes adultes) ou devant des problèmes de santé souvent liés à la consommation excessive d’alcool (HTA, arythmie cardiaque, dyspepsie, hépatopathies, dépression ou anxiété, insomnie, traumatismes).
Une évaluation de l’alcool sur l’année écoulée
L’abord de la consommation d’alcool doit se faire avec des questions ouvertes. Au cours de cette discussion, les éléments majeurs à rechercher sont ceux repris par Audit-C, un questionnaire qui évalue la consommation d’alcool sur l’année écoulée. Il permet d’établir un score sur la base de trois questions : « Combien de fois vous arrive-t-il de boire de l’alcool ? », « Combien de verres standard buvez-vous au cours d’une journée ordinaire où vous buvez de l’alcool ? », « Au cours d’une même occasion, combien de fois vous arrive-t-il de boire six verres standard ou plus ? ». Un score ≥ 3 chez la femme (4 chez l’homme) doit faire évoquer un mésusage. Dans les deux sexes, un score égal ou supérieur à 10 signe une dépendance probable.
Quel que soit le score d’Audit-C, il est, de plus, important d’évaluer la consommation moyenne quotidienne d’alcool et de rechercher les comorbidités, somatiques comme psychiatriques.
Pour aller plus loin, il existe la forme complète d’Audit-C en 10 questions, celles-ci explorant notamment les répercussions de la consommation d’alcool.
Article précédent
L’intérêt du « Méningitest® »à l’hôpital
Article suivant
Auto- et hétéro-évaluation, deux points de vue sur la douleur
GINA 2014 contre la malobservance
SCORE, au cœur du risque
L’intérêt du « Méningitest® »à l’hôpital
Audit-C, repérer le mésusage
Auto- et hétéro-évaluation, deux points de vue sur la douleur
Fagerström : accro à la clope ?
DN4 : quatre questions pour une douleur
HAD : mesurer l’anxiété et la dépression en moins de 6 minutes
Hamilton : une échelle à deux facettes
La GEA, une échelle pour traiter l’acné
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation