Asthme

GINA 2014 contre la malobservance

Publié le 20/03/2015
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La version 2014 de l’échelle d’évaluation du contrôle de l’asthme (GINA) est plus adaptée à la pratique de ville que la précédente de 2012, plutôt du domaine des experts. Elle témoigne d’une volonté de contrer la forte prévalence des asthmes insuffisamment contrôlés en France (environ 50 %) souvent liée à une malobservance.

Crédit photo : SPL/PHANIE

Dans la dernière mouture du Global INitiative for Asthma (GINA), parue en 2014, l’appréciation du contrôle de la maladie asthmatique a été simplifiée, s’appuyant désormais exclusivement sur des données cliniques. Il suffit de répondre par oui ou non à quatre items simples : réveils nocturnes liés à l’asthme, prise de bêta 2-mimétiques plus de deux fois par semaine, présence de symptômes diurnes plus de deux fois par semaine et retentissement de l’asthme sur les activités sportives professionnelles et sociales. « Cette dernière notion peut sembler un peu plus floue, mais elle correspond à la vraie vie », souligne le Pr Alain Didier (chef de service de Pneumologie, hôpital Larrey, Toulouse) membre du Conseil d'administration de l'Association Asthme & Allergies*. Le score obtenu permet de se situer entre asthme contrôlé (4 « oui »), partiellement contrôle (1 ou deux « non ») ou non contrôlé (3 ou 4 « non »).

Retour vers le malade

Cette échelle s’accompagne de plus d’une check-list de facteurs potentiels de mauvais contrôle asthmatique, fait remarquer Alain Didier : « Elle insiste beaucoup plus que les précédentes sur les attentes du patient, son point de vue sur les traitements et les effets secondaires, sur d’éventuelles périodes de fréquentes exacerbations, etc. On revient vers le malade et l’on tient compte de l’avis des praticiens de terrain, avec l’intérêt d’une liste qui permet de n’oublier aucun facteur potentiel de mauvaise observance (40-70 % selon les études) ».

À noter, la mesure de la fonction ventilatoire (fonction pulmonaire DEP ou VEMS) critère de contrôle de l’asthme dans les versions précédentes du GINA- n’est plus considérée comme tel. « Cela peut paraître étonnant au premier abord, reconnaît le pneumologue, mais pas tant que cela : le débit de pointe ou la VEMS servent plutôt à apprécier un risque ultérieur d’exacerbation ou de dégradation de la fonction ventilatoire, dans un second temps, une fois que l’évaluation initiale a conclu à un mauvais contrôle de l’asthme ». Une stratégie judicieuse qui, sans retarder la prise de décision thérapeutique, facilitera le contrôle de l’asthme en médecine de ville où l’accès direct à la mesure de la fonction ventilatoire n’est pas toujours possible, la mesure du débit de pointe constituant un outil intéressant mais imparfait.

 

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Source : lequotidiendumedecin.fr