Tabagisme

Fagerström : accro à la clope ?

Publié le 20/03/2015
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Le Fagerström Test for Cigarette Dependence (FTCD) permet à un fumeur de se situer par rapport à son niveau de dépendance à la nicotine. Mais est-il vraiment utile ?

Crédit photo : SCIEPRO/SPL/PHANIE

Le test de Fagerström est un auto-questionnaire qui permet de calculer son score de dépendance à la cigarette mais aussi d’adapter la substitution nicotinique lors du sevrage tabagique. Six questions ciblées du type « Quelle cigarette trouvez-vous la plus indispensable ? » permettent de quantifier le niveau d’addiction d’une personne, de « non dépendante » à « très fortement dépendante ».

 

En pratique, à quoi sert réellement ce test ? « La question est pertinente, reconnaît le Dr Ivan Berlin (CHU Pitié-Salpêtrière, Université Paris 6 - INSERM U1178, ancien président de la Société Française de Tabacologie). En pratique - ce qui n’est pas le cas en recherche clinique -, on peut tout à fait se passer du FTCD. Personnellement, je ne l’utilise jamais. Je pose la question "Combien de cigarettes par jour fumez-vous ? " ainsi que la première question du FTCD "Au bout de combien de minutes après votre réveil vous fumez la première ?" »

Deux questions très utiles

Ces deux questions constituent le HSI (Heaviness of Smoking Index). Un grand nombre d’études montre d’ailleurs que seules ces deux questions du FTCD sont utiles. Le nombre de cigarettes quotidiennes permet d’estimer la dose journalière des substituts nicotiniques (SN) à prescrire. En effet, une cigarette correspond à 1 mg de nicotine environ.

Cependant, comme la biodisponibilité des SN est moindre que celle de la cigarette, la prescription doit en tenir compte. Par exemple, 15 cigarettes par jour indiqueront une quantité aux alentours de 20 mg de SN quotidiens plutôt que 15 mg.

Quant à la question « Au bout de combien de minutes après votre réveil fumez-vous la première cigarette ? », elle donne une idée de la difficulté d’arrêt. « Les personnes qui fument moins de 5 minutes voire moins de 30 minutes après le lever auront du mal à arrêter. Donc, on s’attend à ce que la prise en charge soit longue et laborieuse, explique Yvan Berlin. Souvent incapables d’arrêter, elles sont donc candidates aux maladies liées au tabac ».
 

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Source : lequotidiendumedecin.fr