Interventions en collèges, sensibilisation des professionnels de santé, remboursement : la Ligue contre le cancer se mobilise pour un accès équitable à la vaccination contre les HPV pour les adolescents. « Alors que la couverture vaccinale reste insuffisante et inégalitaire selon les territoires », l’ONG aux 103 comités départementaux annonce vouloir s’attaquer de front aux inégalités dans l’espoir d’atteindre l’objectif de 80 % d’adolescents vaccinés d’ici à 2030.
Le gouvernement entend relancer la vaccination avec des campagnes gratuites aux élèves de cinquième depuis la rentrée 2023. Mais pour la Ligue, il faut aller plus loin. « Il est temps de rendre ce vaccin obligatoire. C’est la seule manière d’assurer une couverture universelle, d’éliminer les inégalités et d’éradiquer les cancers HPV. C’est à la fois une mesure de santé et de justice », explique dans un communiqué le Dr Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer. Dans nos colonnes mi-mars, le ministre de la Santé Yannick Neuder avait d’ailleurs déclaré « se poser la question ».
Si une fille de 15 ans sur deux (54,6 %) et un garçon sur quatre (25,9 %) ont reçu une première dose, « la couverture vaccinale est en réalité très inégale d’un territoire à l’autre », rappelle le communiqué. En métropole, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, l’Île-de-France et la Corse sont les trois régions où la vaccination (au moins une dose) est la plus faible, avec respectivement 46,6 %, 45,8 % et 45,5 %. Pour les Drom, les chiffres sont encore plus bas : Guyane (29,3 %), La Réunion (24,4 %) Martinique (21,9 %). Pourtant les infections HPV sont responsables en France de 6 400 cancers par an (col de l’utérus, vagin, vulve, pénis, anus et oropharynx).
Des programmes pour toucher parents, adolescents, professionnels de santé et enseignants
Pour renverser la situation, la Ligue à travers ses comités départementaux met en place des projets adaptés à leurs territoires. En Loire-Atlantique, la Ligue propose de rembourser auprès des pharmacies partenaires le vaccin pour les familles sans complémentaire santé. « Une dose de vaccin coûte 115 euros dont 35 % à la charge de la personne qui souhaite l’acheter en pharmacie et se faire vacciner en libéral, en dehors des campagnes de vaccination scolaire (gratuite), est-il précisé dans le communiqué. Or, un schéma vaccinal complet nécessite au moins deux doses, soit 80,50 euros de reste à charge. Un coût non négligeable pour les personnes sans complémentaire santé. » Auprès des pharmacies partenaires, la Ligue s’acquitte directement du montant, sans frais à avancer pour les personnes.
Autre exemple, à Paris, en partenariat avec l’académie de Paris, la mairie et l’ARS, il est question de lutter contre les idées reçues auprès des élèves, avec près de 100 ateliers ludo-éducatifs (quiz, jeux de société) dans les classes de cinquième pour encourager les filles et les garçons à se faire vacciner. L’Île-et-Vilaine cible, quant à elle, les professionnels de santé et les enseignants, qui sont « en première ligne avec les jeunes », pour les former à parler du vaccin et répondre aux questions des élèves. Le programme est conduit en association avec le conseil départemental, l’ARS, la Caisse primaire d’Assurance maladie, la direction diocésaine de l’enseignement catholique et l’Éducation nationale.
« Nous pourrions mettre un terme aux cancers HPV dès demain grâce à une solution simple et sûre, qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays : le vaccin, insiste le Dr Bergerot. Tant qu’il sera facultatif, la Ligue et ses 103 comités répondront présents pour encourager toujours plus d’adolescents à se faire vacciner, à se protéger et à protéger les autres. »
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