Menaces sur la réforme du troisième cycle : les doyens chassent « les idées fausses et les rumeurs extravagantes »

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Publié le 06/04/2017
Internes

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Crédit photo : S. Toubon

La conférence des doyens de médecine a décidé d'adresser aux étudiants, internes et enseignants un mémo qui s'emploie à chasser les « idées fausses » véhiculées autour de la réforme du troisième cycle programmée pour la rentrée 2017. « Nous voulons cette transparence car vous ne recevez manifestement qu'une partie des informations, ce qui ne permet pas une discussion sereine. Nous sommes très surpris, surtout par la désinformation orchestrée qui amène aux rumeurs les plus extravagantes », s'agace la conférence des doyens.

Depuis plusieurs mois, la réforme fait l'objet de vives critiques émanant de représentants des internes dans plusieurs spécialités. Les internes d'hépato-gastroentérologie étaient en grève le 31 mars pour protester contre le maintien à quatre ans de la durée leur diplôme d'études spécialisées (DES). Des syndicats d'anesthésistes-réanimateurs étaient également mobilisés. De son côté, l'Intersyndicat national des internes (ISNI) devait sonder ses troupes en vue d'une éventuelle entrée en grève nationale, estimant que la concertation sur la réforme n'est pas suffisante.  

Ce climat préoccupe au plus haut point les doyens. « Si nous enterrons la réforme, que chacun prenne ses responsabilités et assume mais ce sera pour très longtemps », met en garde la conférence.

Durées non figées

Dans sa lettre/argumentaire, la conférence reprend un à un tous les sujets qui fâchent.  

La durée du diplôme d'études spécialisées (DES) ? Elle n'est pas figée dans le marbre, insistent les doyens. « À ce stade de la mise en place de la réforme, il n'est plus possible de modifier les maquettes. Par contre, celles-ci sont révisées chaque année et la durée du DES sera rediscutée », corrige la conférence en réponse notamment aux internes d'hépato-gastroentérologie.

L'accès aux formations spécialisées transversales (FST) ? Il restera possible y compris pour les filières à option précoce – biologie médicale, chirurgie pédiatrique ou oncologie. Et les FST ne seront pas pilotées par les agences régionales de santé (ARS). 

Avant, c'était pire

Quant à la responsabilité de l'étudiant lors de la dernière phase du DES (dite de consolidation), source d'inquiétude en cas de poursuites pénales, la conférence explique que l'interne sera en autonomie supervisée par un senior et sous la responsabilité du responsable médical du DES. Le statut et la rémunération seront ceux d'un assistant spécialiste. 

Concernant enfin la suppression de postes de chef de clinique et d'assistants, la conférence se montre catégorique : « C'est faux : le nombre de postes de CCA et d'assistant sont maintenus, ils ne seront pas supprimés pour financer les postes de phase 3. »

Pour rappeler la gravité des enjeux, les doyens ont construit un tableau comparatif pédagogique (voir ci-dessous*) détaillant l'architecture de l'internat avant et après la réforme. Objectif : montrer qu'il faut passer d'une formation en partie déficiente, et sans aucune progression pédagogique, à une formation actualisée, basée sur des compétences, incluant des outils pédagogiques diversifiés et des programmes standardisés.  


* Scan du tableau comparatif pédagogique détaillant l'architecture de l'internat avant et après la réforme


Source : lequotidiendumedecin.fr
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