J’ai commencé mes études de médecine en 1972, j’ai donc accompagné Le Quotidien du Médecin. Et ce que je retiens, c’est le nombre de maladies incurables, non prises en charge alors, et pour lesquelles il existe des réponses thérapeutiques aujourd’hui. Il s’agit de véritables révolutions thérapeutiques que j’ai eu la chance de voir arriver. Notamment autour des thérapies géniques et de l’immunothérapie, hors vaccins. En effet, on évoquait tout juste ces technologies à la fin de mes études. Et 50 ans après, des immunothérapies sont efficaces, notamment dans la prise en charge de certains cancers agressifs, des thérapies géniques sont disponibles dans des maladies rares. Sans parler des traitements curatifs, comme les médicaments antiviraux, les nouvelles antibiothérapies… On a tendance à dire aujourd’hui qu’un certain nombre de pathologies graves sont devenues chroniques. C’est vrai, mais il ne faut pas oublier qu’on guérit des pathologies qui étaient incurables lors de la création du Quotidien du médecin, il y a un peu plus de 50 ans !
L’autre évolution porte sur les progrès incroyables de l’imagerie. On ne connaissait ni le scanner ni l’IRM. Leur apparition a entraîné un changement profond du métier de médecin. Il y a une grande différence entre ce qu’on m’a appris et l’exercice d’aujourd’hui et donc ce que les médecins ont à savoir.
Difficile d’identifier les prochaines innovations de rupture mais, néanmoins, des innovations incrémentales sont prévisibles. L’enseignement de la médecine a par exemple évolué avec un rapprochement des différentes formations de santé, des facultés de médecine devenant des facultés de santé. On a compris que toutes ces professions avaient vocation à travailler ensemble. C’est le sens de l’histoire. Au même titre que la certification périodique de tous les professionnels de santé.
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