Pendant longtemps, notre système de santé fut réputé, envié et même copié. Même si, aujourd'hui, cette excellence est battue en brèche par les nombreuses crises qui l'affectent, ses fondamentaux – un système dans lequel cohabitent public et privé, financé par la solidarité nationale pour garantir son accès à tous – sont un bien précieux dont il nous revient de garantir la pérennité pour les générations futures. La France est par exemple l’un des États de l’Union européenne où l’espérance de vie est la plus élevée. Par ailleurs, la particularité de notre système tient au faible reste à charge des ménages.
Très tôt, la France s’est inscrite dans la modernité en privilégiant l’excellence médicale du soin, de l'enseignement et de la recherche à l’hôpital. En effet, la création des CHU à la fin des années 1950 fut un évènement qui a permis à la médecine française de reprendre sa place dans le concert international. Pour la première fois, des médecins peuvent faire carrière à l’hôpital public et cette réforme s’inscrit dans un mouvement général de modernisation de l’hospitalisation publique, mais aussi privée, qui attirera de nombreux soignants. Malheureusement, l’excellence de notre système de santé est mise à mal et c'est une véritable crise de sens qui s'est installée, provoquée par l'extrême tension sur la démographie médicale, les rationnements budgétaires depuis 20 ans et la montée d'une décourageante suradministration.
Dans les prochaines années, l'accent devra être mis sur ce qui fait la force de notre offre de soins, c'est-à-dire, pêle-mêle, les coopérations entre les soignants du public et du privé, la confiance faite à tous les professionnels du soin et de la prise en charge, l'autonomie qui responsabilise, le décloisonnement, la refonte des études médicales et paramédicales, la régulation financière par la pertinence pour mieux rémunérer ce qui doit l'être ou encore la priorité à donner à la prévention !
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