L’arrivée de la vaccination en 2006 a changé la donne. Elle s’accompagne d’une réduction considérable, de l’ordre de 80 à 90 %, de la prévalence des infections sur les différents sites, et participe à stopper la transmission.
Près de 400 millions de doses du vaccin à 4 puis à 9 valences ont été distribuées dans le monde, ce qui a permis d’étudier leur effet et leur sécurité en vie réelle, avec un recul de 10 à 14 ans pour le vaccin à 4 valences. Au niveau du col, les infections liées aux génotypes 6/11/16 et 18 ont été réduites de 90 %, tout comme l’incidence des condylomes. Les lésions de bas grade ont diminué de 45 % et celles de haut grade de 85 %. La protection vaccinale vis-à-vis des cancers invasifs est de 88 % chez les femmes ayant été vaccinées avant l’âge de 17 ans, et de 53 % en cas de vaccination entre 17 et 30 ans. Autre bénéfice : l’immunité de groupe, rapportée dans les pays à forte couverture vaccinale. L’extension de la vaccination aux garçons, qui sont non seulement transmetteurs mais qui présentent aussi des pathologies propres, est tout à fait justifiée.
Le recul manque encore pour estimer l’effet du vaccin à 9 valences, qui a été autorisé en 2014 aux États-Unis et plus récemment en France, mais la protection attendue sur les lésions de haut grade est de plus de 90 %. Les données de tolérance et de sécurité colligées depuis la mise sur le marché des vaccins confortent leur rapport bénéfices/risques très favorable.
Le principal défi est aujourd’hui l’augmentation de la couverture vaccinale. Une étude menée en Europe élargie montre que, sur les 40 pays ayant émis des recommandations et une politique de vaccination à destination au moins des jeunes filles, seuls 10 ont défini un taux cible de couverture. Et un seul, le Portugal, l’a atteint.
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