Remplaçant ou remplacé : vos histoires

Près de chez soi

Publié le 31/08/2013

Il ne faut pas toujours privilégier les remplacements à côté de chez soi… C’est une erreur de jeune remplaçant de penser que plus c’est prêt, plus c’est simple. En recherchant sur un site spécialisé, j’ai trouvé une annonce pour un remplacement de généraliste à deux pas de mon domicile. Une aubaine pour m’occuper de mon fils le soir.

Premier contact par téléphone : la consœur me donne un rendez-vous un samedi à 19 heures. Curieux mais pourquoi pas.

Arrivée dans l’immeuble, je trouve une femme entre deux âges, dans un cabinet surchargé de papiers mais quand même équipé d’un ordinateur dernier cri.

« Vous les jeunes, vous ne travaillez plus comme ça...»

Elle m’explique combien elle est heureuse de trouver une remplaçante car depuis un an et demi qu’elle avait passé l’annonce personne n’avait répondu. Elle n’avait donc pas pris de vacances depuis tout ce temps. En plus, elle avait perdu 3 patients au cours de la dernière semaine.

Je lui ai demandé ses horaires : « de 7 h 30 à 23 h, mais je sais que vous les jeunes vous ne travaillez plus comme ça… ». A ma question sur sa patientelle, elle a répondu « moitié arrêts de travail, moitié renouvellement de traitement ». Et de la pédiatrie ou de la gynécologie ? « Non heureusement. » Oui, j’ai aussi pensé que c’était une bonne chose.

Enfin, je lui ai demandé quel était son logiciel de prescription. « Mais, chère consœur, cet ordinateur ne fonctionne pas, je n’y connais rien, je l’ai acheté avec la prime à l’informatisation et depuis, je ne l’ai jamais mis en marche… »

J’ai demandé à réfléchir et finalement je n’ai pas eu le courage de la remplacer.

Depuis ce temps, j’ai juste peur de tomber sur elle en sortant de chez moi. Mais heureusement, nos horaires ne sont pas tout à fait compatibles…

> Dr S. M.

Source : lequotidiendumedecin.fr