LES DOMMAGES du soleil sur la peau sont bien connus. 92 % des répondants à l’enquête nationale française « EDIFICE mélanome » savent que le soleil augmente le risque de mélanome. La
connaissance des mesures de protection solaire est également satisfaisante. Cependant, des erreurs subsistent : 25 % des répondants déclarent que les autobronzants apportent une protection contre le cancer de la peau et 13 % les cabines à bronzer (1). Or, si le soleil n’est pas seul en cause dans la survenue d’un mélanome, il est prouvé que de nombreuses mutations sont liées aux UV et que la protection est efficace et démontrée. Une étude récente réalisée en Australie sur plus de 1 600 adultes de 25 à 75 ans suivis pendant 11 ans démontre clairement que la protection solaire régulière est efficace dans la prévention du mélanome (2).
Reste que l’indice UV est une notion assez floue pour l’ensemble des Français et… pour les dermatologues ! Ainsi, sur 165 dermatologues libéraux ayant répondu à une enquête (3) sur l’IUV en décembre 2011, 21 % disaient ne pas connaître cet indice. Moins d’un tiers connaissaient les valeurs « clés » de l’IUV (IUV = 3 : nécessité de se protéger ; IUV = 6 : risque solaire élevé) et près de la moitié surévaluait ces chiffres. Environ un quart des dermatologues déclarait s’être renseigné au moins une fois sur l’IUV durant l’année précédant le recueil de données, et moins de 50 % d’entre eux avoir modifié leur comportement de protection en fonction de ce chiffre. Seuls 12,1 % des dermatologues déclaraient l’utiliser dans leurs messages de prévention solaire. « La connaissance de cet indice, compréhensible par tous, devrait susciter des comportements photoprotecteurs et pourrait être intégrée dans les messages de prévention solaire des dermatologues » concluaient les auteurs de l’étude.
(1) D’après la communication de Saiaga P. et coll. « Connaissance et attitude de la population francaise sur le diagnostic du mélanome et sa prévention en 2011 ».
(2) D’après la communication de Green AC, et coll. Reduced melanoma after regular sunscreen use : randomized trial follow-up. J Clin Oncol. 2011 Jan 20;2(3):257-63.
(3) D’après la communication de Sina C. et coll. « Compréhension et utilisation de l’indice universel de rayonnement solaire (indice ultraviolet) par les dermatologues ».
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