« QUAND on parle de rajeunissement facial aujourd’hui, déclarait le Dr Thierry Michaud, il faut tenir compte de la dynamique du visage, des expressions avec lesquelles nous communiquons nos émotions. Il faut respecter le langage émotionnel des patients et corriger les expressions faciales inappropriées ». La correction des rides ou de la perte des volumes, si elle est parfois verbalisée par les patients, ne représente pas forcément leur demande réelle. Ils sont en revanche très soucieux de l’obtention d’un résultat naturel, du respect du maintien des expressions positives de leur visage.
La crainte d’un résultat stéréotypé qui n’aurait comme seule finalité que la disparition des rides ou la création de volumes censés correspondre à un idéal de beauté (pommettes par exemple) les rebute souvent car ils y perçoivent l’abandon de la personnalisation de leur démarche.
Une perte de l’estime de soi.
La plainte souvent mise au premier plan n’est pas tant celle des rides ou d’un vieillissement spécifique d’une partie de leur visage, mais bien la perception, par eux-mêmes ou par leur entourage, d’expressions négatives. Ainsi, l’épreuve du miroir exprime le décalage qui peut apparaître entre la perception intime de ce que l’on est et le visage qu’on offre à voir à l’autre ou à soi-même. « Ce décalage existe lorsque le visage ne reflète plus son moi intime, mais une expression vécue comme négative et injuste, en rapport avec son vieillissement facial spécifique : tristesse, sévérité, amertume, fatigue, crispation sont les qualificatifs le plus souvent mis en avant », expliquait le Dr Michaud (Mulhouse). Le caractère négatif associé à ces expressions retentit alors sur la relation à l’autre. Il entraîne une perte de l’estime de soi et peut être vécu comme une souffrance.
« Gommer les rides, ce n’est pas l’essentiel dans la lutte contre le vieillissement du visage, concluait T. Michaud. Un petit geste suffit parfois à redonner au patient une image positive de lui-même, moins sévère, moins triste, moins fatiguée. Peu importe alors si les rides ne sont pas complètement comblées. Il n’est pas rare de constater un bon résultat sur des rides ou des volumes lorsque le visage est au repos, et de s’apercevoir simultanément d’une inadéquation entre la correction statique et les expressions faciales dynamiques. Il faut respecter le naturel, il faut respecter les expressions indispensables à la communication. »
D’après la communication du Dr Thierry Michaud (Mulhouse), président du Groupe dermatologie esthétique et correctrice de la Société française de dermatologie.
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