DE NOMBREUSES études constatent que les patients psoriasiques sont plus tabagiques que la population générale. Ceci est une notion intéressante quand on sait que les psoriasis sévères sont associés à un risque cardio-vasculaire plus important que la population générale. L’objectif d’une étude rapportée lors de ce congrès des JDP 2012 était de préciser la prévalence du tabagisme chez les patients psoriasiques français (1). Ce travail transversal (étude ancillaire de l’étude Resopsocar) a été réalisé dans 29 centres français de 2006 à 2011. Tous les adultes atteints de psoriasis (2 201 patients) étaient inclus dans l’étude. La prévalence du tabagisme (› 5 cig /j) était évaluée en fonction du sexe, de l’âge et des comorbidités et était comparée à celle de la population générale (Baromètre santé 2010). Des analyses univariées et multivariées ont été réalisées. Dans la tranche d’âge 20-34 ans, le tabagisme était comparable entre hommes et femmes, mais plus fréquent chez les hommes au-delà de 35 ans En comparant le tabagisme dans la population psoriasique et la population générale, il est apparu que la prévalence était comparable chez les hommes, mais plus importante chez les femmes psoriasiques de moins de 35 ans (10 à 15 %) par rapport aux femmes de la population générale.
Les auteurs concluaient que « si cette étude mérite d’être confirmée par une étude cas-témoin, elle incite le dermatologue à être plus vigilant vis-à-vis de cette jeune population féminine, qui a souvent de multiples comorbidités cardio-vasculaires ».
La consommation d’alcool des patients psoriasiques serait, elle aussi, plus importante que celle de la population générale. Plusieurs études l’ont démontré. Cependant, des questions persistent : est-ce que l’alcool est un facteur de risque de psoriasis ? Ou un facteur de sévérité ? Des éléments de réponse issus d’une revue systématique de la littérature entre 1974 et 2012 (la première sur le sujet) ont été rapportés lors du congrès (2). Quatorze études ont été retenues. Les auteurs concluaient que « pour la majorité des études, l’alcool est un facteur de risque et serait donc impliqué dans la survenue d’un psoriasis, ce ne serait pas seulement une conséquence. Pour la seconde question (sévérité), il est difficile de conclure, précisaient-ils, les études ne trouvant pas de lien étant plus nombreuses mais moins précises. À l’hétérogénéité de mesure de la consommation alcoolique s’ajoute l’hétérogénéité de mesure de la sévérité du psoriasis. La sévérité pourrait être un effet direct de l’alcool, mais aussi indirect : difficultés d’observance et contre-indications à certains traitements chez les patients alcooliques. »
(1) Communication « Tabagisme et psoriasis en France ». Étude de Mahé et coll.
(2) Communication « L’alcool serait un facteur de risque mais pas un facteur de sévérité pour le psoriasis : analyse systématique de la littérature ». D’après une revue de la littérature de Brenaut et coll.
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