Internes : l’ISNI change brutalement son président pour muscler son opposition à la loi de santé !

Publié le 12/01/2015
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Crédit photo : DR

L’Intersyndicat national des internes (ISNI), réuni en assemblée générale extraordinaire, samedi 10 janvier à Paris, a procédé à un changement de bureau inattendu.

Mélanie Marquet, jusqu’alors vice-présidente et porte-parole du syndicat, a été élue à la tête du syndicat. L’interne de médecine générale montpelliéraine de 28 ans succède à Mickael Benzaqui, qui avait pris ses fonctions il y a moins de deux mois. Lors de l’assemblée générale extraordinaire de samedi, la corporation de Nice a déposé une motion de défiance de l’ancien bureau qui a été adoptée, explique au « Quotidien » Mélanie Marquet.

Stratégie trop molle ?

Selon la nouvelle présidente du syndicat, plusieurs villes estimaient que l’ISNI n’était pas suffisamment mobilisée contre le projet de loi de santé de Marisol Touraine.

L’ISNI a récemment engagé une grève pour dénoncer le blocage de la réforme du temps de travail des internes à l’hôpital. Selon le ministère de la Santé, ce mouvement a peu mobilisé (5 % d’internes grévistes). Il va toutefois aboutir à l’expérimentation du samedi matin de garde dans plusieurs CHU. « Il ne s’agit pas d’une question de personne mais de désaccord de stratégie et de tempo », affirme Mélanie Marquet.

L’ISNI souhaite toutefois donner du temps à la concertation avec le ministère de la Santé – il reste trois mois avant l’examen du projet de loi de santé au Parlement – avant de déposer un préavis de grève contre cette réforme. « Nous ne voulons pas être les suiveurs d’un mouvement des syndicats seniors qui ne portent pas les revendications des jeunes médecins sur la formation et l’organisation des soins », analyse Mélanie Marquet.

Désaccords de fond

Mickael Benzaqui, le président sortant, n’a pas souhaité se porter candidat à sa succession après la dissolution du bureau. « J’ai préféré ne pas m’accrocher à la présidence afin que Mélanie Marquet ait toutes les marges de manœuvre », confie-t-il au « Quotidien », confirmant des « désaccords de fond » sur les orientations à donner au syndicat.

Selon Mickael Benzaqui, l’influence de son prédécesseur, Emanuel Loeb, toujours très présent, aurait été décisive au cours du débat. Voulant rivaliser avec l’ISNAR-IMG (Intersyndicale des internes de médecine générale), « il voulait qu’un interne de médecine générale prenne sa succession pour asseoir la légitimité de l’ISNI sur cette spécialité », explique Mickael Benzaqui. « Je souhaite bon courage à Mélanie Marquet pour mener le combat contre la loi de santé, je serai à ses côtés », a conclu l’éphémère président, peu rancunier.

Ch. G.

Source : lequotidiendumedecin.fr
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