Des mutations des gènes de réparations de l’ADN sont identifiées dans environ un quart des cancers prostatiques métastatiques, ce qui s’accompagne d’une aggravation du pronostic. Depuis l’étude Magnitude, on sait que dans les cancers résistants à la castration chimique, l’utilisation d’anti-Parp comme le niraparib peut, en association avec d’autres thérapeutiques, prolonger la survie. L’étude en double aveugle Amplitude, entreprise chez 696 patients avec des mutations somatiques ou germinales des gènes de réparation de l’ADN (BRCA1, BRCA2, CDK12, CHEK2, PALB2…), vient de montrer que c’est aussi le cas dans des cancers prostatiques métastatiques encore hormonosensibles (1).
Les malades, qui pour la majorité présentaient un cancer agressif et parfois avancé, ont reçu, en plus d’un traitement standard à base d’acétate d’abiratérone et de prednisone, soit un placebo soit du niraparib. Tous avaient été traités antérieurement pendant six mois par traitement anti-androgénique, éventuellement complété par une chimiothérapie par docétaxel.
Une réduction de 37 % du risque
Le temps médian de survie sans progression radiographique a été de 29,5 mois sous placebo, tandis qu’il n’était pas encore atteint dans le groupe niraparib lors du suivi (30,8 mois). « Ce qui correspond à une réduction du risque de 37 % avec un effet particulièrement net, 48 %, dans le sous-groupe des 55,6 % de malades avec une altération BRCA1 ou BRCA2 », rapporte le Pr Gerhardt Attard (University College, Londres). Sous niraparib, le temps sans symptômes a aussi été significativement allongé et une tendance à l’amélioration de la survie a été relevée.
En revanche, l’utilisation de cet anti-Parp a majoré le taux d’effets secondaires de grades 3 et 4 (75,2 % contre 58,9 % dans le bras placebo) avec davantage d’anémies et d’hypertensions artérielles notamment, et 15 vs. 10 % des patients de ce bras ont dû arrêter le traitement pour intolérance.
(1) Attard G. et al. Asco 25, LBA5006
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