Depuis une décennie, le traitement dans les cancers HER2+ avancés ou métastatiques repose sur une association de taxane, d’anti-HER2 – le trastuzumab – et de pertuzumab (régime THP). Malgré tout, à ce stade, les cancers HER2+ (qui représentent 15 à 20 % des cancers mammaires) tendent le plus souvent à progresser dans les deux ans.
Les données de l’étude Destiny-Breast09, réalisée chez 1 157 patientes, présentées par la Pr Sara Tolaney (Dana-Farber Cancer Institute, Boston), suggèrent que ce traitement standard THP pourrait être remplacé par un anticorps conjugué, le trastuzumab déruxtécan, combinant thérapie ciblée contre HER2 et antimitotique, en association avec le pertuzumab (1). Dans le bras trastuzumab déruxtécan avec pertuzumab, le temps médian de survie sans progression a en effet atteint 40,7 mois (383 patientes) tandis qu’il n’a pas dépassé 26,9 mois dans le groupe THP (387 patientes).
Reste à connaître les effets d’un traitement par trastuzumab déruxtécan seul. Les résultats de ce troisième bras, regroupant 387 patientes, n’ont pas encore été rendus publics.
Plusieurs molécules sur les rangs
Dans les 40 % de cancers avancés ou métastatiques triple négatifs exprimant PD-L1, un autre anticorps conjugué, le sacituzumab govitecan, ciblant la protéine Trop 2, pourrait, en association avec un anti-PD-1, le pembrolizumab, « remplacer avantageusement le traitement standard, qui était jusqu’ici constitué par une association de chimiothérapie et de pembrolizumab », se félicite la Pr Tolaney. Son association au pembrolizumab s’est en tout cas accompagnée, dans l’essai Ascent-04/Keynote-D19 (2), ayant inclus 443 patientes, d’une prolongation significative du temps médian de progression : 16,5 mois contre seulement 9,2 mois dans le bras chimiothérapie-pembrolizumab (p = 0,0009).
(1) S. Tolaney, et al. Asco 25, LBA 1 008
(2) S. Tolaney, et al. Asco 25, LBA 109
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