... et celles des femmes

Publié le 16/05/2013
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Crédit photo : PHANIE

ALORS QUE la prévalence des symptômes évocateurs d’asthme chez l’enfant est plus élevée chez les garçons que chez les filles (2/3 de garçons), il y a une inversion du ratio garçon/fille lors de la puberté (1). De nombreuses études internationales retrouvent cette tendance (16,6 % chez les femmes versus 12,6 % chez les garçons) : les facteurs prédictifs de persistance et/ou de rechute des sifflements sont la sensibilisation aux acariens, le sexe féminin, l’hyperréactivité bronchique et le tabagisme (2). Les différences hommes/femmes existent du point de vue hormonal, métabolique et immunologique. Les hormones sexuelles ont une influence sur l’état immunitaire et sur la réactivité bronchique.

L’apparition de menstruations précoces serait associée à un risque d’asthme augmenté. 30 à 40 % des femmes auraient une aggravation de leur asthme en période périmenstruelle.

Les caractéristiques de l’asthme présenté par les adolescentes sont le plus souvent une sous-évaluation et un traitement inadapté, ayant comme conséquence un contrôle inacceptable et une qualité de vie moindre. L’adolescence est une période critique en lien avec les transformations physiques, émotionnelles et sociales. Le passage d’une jeune femme de la pédiatrie au secteur adulte devra être soigneusement encadré par une alliance thérapeutique entre elle, ses parents et les soignants.

Chez la femme âgée, l’asthme revêt deux formes différentes : il s’agit soit de la détérioration d’un asthme préexistant, soit de son apparition tardive à l’occasion de la ménopause. Dans cette éventualité, il présente des caractéristiques particulières : absence d’atopie, rhinosinusites à répétition, intolérance à l’aspirine, exacerbations plus fréquentes. Le diagnostic différentiel n’est pas aisé. Deux étiologies dominent : l’insuffisance cardiaque gauche et la BPCO, laquelle peut coexister avec l’asthme chez la femme qui fume ou a fumé. L’approche thérapeutique est modifiée avec un renforcement du traitement de fond et une lutte contre la prise de poids.

D’après les communications du Dr Catherine Llerena ( Grenoble) et des Pr Chantal Raherison Semjen ( Bordeaux) et André Bernard Tonnel (Lille).

(1) Delmas et al. R Prevalence of asthma among children in France. Arch Pediatr 2009;16(9):1261-9.

(2) Sears et al. A longitudinal population based cohort study of childhood asthma followed to adulthood. N Engl J Med 2003;349(15):1414-22.

C. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9242